vendredi 12 octobre 2012

Humeur


Lance Armstrong, la fin d’un mytho
 
Alors que Neil Armstrong a marqué l’humanité pour avoir été le premier homme à marcher sur la lune, que Louis Armstrong est devenu une légende pour ses talents exceptionnels de musicien, on se souviendra sans doute que Lance Armstrong aura été l’un des plus grands tricheurs de l’histoire du sport.
   
Car le moins que l’on puisse dire, c’est que pendant toutes ces années, le cycliste américain s’est bien foutu de notre gueule. Souvent soupçonné de dopage, Lance Armstrong a toujours nié l’évidence. Mais aujourd’hui, les preuves sont là. Et il mérite une sanction à la hauteur de son imposture.
  
Selon l’USADA, l’agence américaine contre le dopage, le cycliste américain et son équipe avaient mis en place dès la fin des années 90 le système de dopage le plus efficace jamais vu dans le monde du sport. Ce qui aura permis au cycliste de remporter, entre autre, le Tour de France à sept reprises.
 
Dans un rapport de plus de 1000 pages, rempli de témoignages accablants (26 personnes parmi lesquels 15 coureurs dont 11 anciens co-équipiers), l’USADA estime détenir « des preuves de paiement, des e-mails, des données scientifiques et des résultats de tests faits en laboratoire qui démontrent encore plus l’utilisation, la possession et la distribution de produits dopants par Lance Armstrong et qui confirment la décevante vérité de son rôle au sein de l’équipe US Postal ». Ce document a été transmis à la Fédération Internationale Cycliste (UCI) et à l’Agence Mondiale Antidopage (AMA). 
  
  
Un véritable lâche
  
Malgré la gigantesque tempête médiatique qui s’abat sur lui depuis la parution de ce rapport édifiant, Lance Armstrong se terre dans son silence et n’a pas souhaité commenter toutes les charges qui pèsent contre lui. 
  
Immédiatement, une première question nous vient à l’esprit : est-ce l’attitude normale de quelqu’un qui n’a rien à se reprocher ? Ou a-t-il peur d’être poursuivi pour « crime de parjure » ? Il faut dire qu’aux Etats-Unis, le fait de mentir ou de produire de faux témoignages par écrit, sous serment et devant le tribunal peut couter jusqu’à cinq années de prison… De quoi faire réfléchir le principal intéressé, qui devra certainement s’expliquer pour avoir assuré sous serment en 2005 - dans le cadre d’une procédure d’arbitrage avec la société SCA Promotions - qu’il n’avait jamais eu recours au dopage lors de sa carrière. Rappelons qu’en 2008, l’ex-sprinteuse Marion Jones avait écopé de six mois de prison ferme pour parjure dans l’affaire de dopage Balco…
   
  
Où sont passées les valeurs du sport ?
  
Ce qui nous marque profondément dans cette histoire, au-delà de l’aspect purement sportif, c’est la profonde immoralité des protagonistes. Elle illustre magnifiquement l’abandon, par un certain nombre de sportifs, des valeurs élémentaires qui font la base du sport : le dépassement de soi, le respect de l’adversaire et des règles, l’esprit d’équipe, la solidarité, le goût de l’effort… 
  
Seuls ceux qui sont irréprochables doivent être portés en héros pour leurs victoires. Le sport, qu’il soit amateur ou professionnel, doit être préservé de la violence, de la corruption, de la tricherie et du dopage. Lance Armstrong et ses complices – car il est clair qu’une telle mascarade ne s’improvise pas - méritent donc des sanctions exemplaires.
  
  
Quelles sanctions ?
  
La question qui se pose est désormais celle des sanctions. Trop de sportifs ont été épargnés après des scandales liés au dopage. Dans un cas aussi grave que celui-ci, la sanction purement sportive est loin d’être suffisante. Les différents acteurs qui ont été au cœur de cette entreprise mafieuse doivent être sévèrement punis.
  
D’ailleurs, pourquoi n’évoque-t-on quasiment jamais la possibilité d’une condamnation à une peine de prison ferme lorsqu’un tel cas de triche est avéré ? Toute cette gloire, tous ces titres et cet argent gagné de manière malhonnête, peuvent-ils être restitués ? C’est désormais à la justice de faire son travail.
   
 
Les avocats du diable
  
Enfin, comment peut-on, encore aujourd’hui, entendre dans les différents médias des personnalités qui trouvent des excuses à cet imposteur ? Comment peut-on encore, à ce jour, prendre sa défense ? 
   
On entend dire parfois que malgré le dopage, Lance Armstrong était sans doute plus fort que les autres, qui étaient aussi dopés… Mais est-ce franchement un argument recevable ? Et comment le démontrer ? Bref, cela reviendrait à en conclure que l’on doit tricher dès lors que notre voisin le fait aussi… Une mentalité incompatible avec le monde du sport car totalement antinomique.
   
Quant à ceux qui par dépit prônent plus ou moins une légalisation du dopage, ils n’ont rien compris à la définition même du mot « sport ». Gardons à l’esprit que la volonté de gagner à tout prix ne doit jamais faire dépasser les limites de la compétition juste et honnête. 
   
En tout cas, bien que de toute évidence de nombreux autres cyclistes se dopent et se sont dopés au cours de leur carrière, Lance Armstrong n’aura cessé depuis des années de mépriser non seulement ses adversaires, mais aussi plus largement des millions d’amateurs de sport, parfois jeunes, qui le prenait en exemple. Et finalement, le plus grave dans cette histoire, c’est peut-être bien ça. 
   
Et vous, que vous inspire cette affaire ? Réagissez !

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Geoffroy MARTIN

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